. Mercredi 7 et lundi 12 août 2024 - 18h - au Square près de l'église - Gavarnie - gratuit

. Samedi 21 septembre 2024 - 14h30 et 17h30 au Château-fort de Lourdes dans le cadre des journées du patrimoine

 

Dans le cadre des commémorations
sur le centenaire de la mort
de Franz Schrader (1844-1924)
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À quoi tient la beauté des montagnes ?
ou Schrader et la montagne sublimée

 

En 1897, au retour d’un séjour au Mont-Blanc, Franz Schrader prononce une conférence, "À quoi tient la beauté des montagnes" dont le siècle qui vient de s’écouler n’a point altéré la teneur. Ce remarquable géographe peintre évoque son rapport à la montagne. Le sensible s’y fond avec le scientifique. Par le beau, dire le vrai. Le beau, il l’a mis en pratique d’une manière unique dans une peinture en symbiose avec l’impressionnisme. Le vrai il l’a légué au XXIe siècle à travers une pensée qui investit notre civilisation d’un devoir : faire un usage mesuré et réfléchi des paradis naturels que sont les territoires montagnards.

Le comédien Bruno Spiesser fait revivre la parole de ce pyrénéiste majeur et révèlera en final toutes les facettes de cet homme acharné et visionnaire sachant prendre la
« mesure » et reconnaître « le sublime » de nos montagnes.

Accompagnement musique et voix par Emma Spiesser


ARTICLE GAVARNIE - 31 AOUT
Bruno et Emma Spiesser ont monté un spectacle célébrant le centenaire du décès de Franz Schrader. Une belle évasion à vivre le 21 septembre au château fort de Lourdes, à 14 h 30 et 17 h 30.
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La première fois, il faisait grand beau, et le cirque de Gavarnie jouait de ses lumières en toile de fond. À la deuxième séance, la pluie a voulu s’inviter, donc repli dans l’église où le public a vécu 50 minutes sous le charme du spectacle "À quoi tient la beauté des montagnes ?", un texte magnifique d’une vingtaine de pages écrit par Franz Schrader, surnommé "l’homme des paysages rares".
Il y parle de "cet emprisonnement en plein air, la monotonie perpétuellement changeante du spectacle, l’incessante fuite des aspects, des lumières et des ombres, la fuite perpétuelle aussi des pensées, des rêves, des questions et des réponses muettes dans le dialogue silencieux de l’homme et de la nature." Et quand les mots sont dits par Bruno Spiesser, sa voix envoûtante sublime le texte qui prend une toute autre dimension, comme Franz Schrader savait sublimer la lumière des montagnes dans ses aquarelles.
"J’ai voulu organiser ces soirées pour célébrer Franz Schrader", ce pyrénéiste hors norme, unique en son genre et de renommée internationale, décédé en 1924. Il a fait la plupart des sommets des Pyrénées (et d’ailleurs), découvert des sites, dessiné des cartes ultra-détaillées du massif, et inventé l’orographe. Il a créé les célèbres guides bleus.
C’était aussi un dessinateur et un peintre talentueux. Ses textes, souvent teintés de poésie et de philosophie, ont une tendance visionnaire puisqu’il pressentait déjà les dangers du tourisme donnant à tous l’accès à la montagne. Il appréhendait déjà les moyens aériens arrivant aux sommets, y compris les funiculaires, un mot qui fait rire plusieurs spectateurs avertis, à la surprise des artistes. Ils ne savent pas qu’ils sont nombreux au pays toy à agir pour que le funiculaire de l’Ayré soit remis en route.
Oui, des artistes, car Bruno Spiesser n’est pas seul. Pour la première fois, sa fille Emma l’accompagne. Les montagnes ne connaissaient pas de sirènes, elles en ont maintenant trouvé une à la voix ensorcelante. Les chants, ponctués des notes exotiques de son instrument fétiche, le n’goni, sont de sa propre composition, mais "les paroles sur la montagne en mal d’enfant sont une poésie de Lafontaine."
L’acoustique de l’église est telle que la voix d’Emma prend toute sa profondeur. Moment magique en sortant : le cirque enlève ses écharpes de brouillard et dévoile le lever de lune. Le spectacle est à revoir à Lourdes ; Bruno et Emma apportent chaque fois de petits changements. Maggy V-B -  La Dépêche